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Compagnies pharmaceutiques transnationales : les gains sont plus importants que les souffrances

Les compagnies pharmaceutiques transnationales parviennent à accumuler d’importants profits grâce à leurs productions, dont beaucoup s’obtiennent à partir de matières premières venues du tiers monde, et qui savent utiliser le « vol de cerveaux » pour former leurs meilleurs teams de chercheurs.

Telle est la situation à laquelle doivent faire face, jour après jour, les pays en voie de développement, et principalement les plus pauvres d’entre eux. Mais le plus douloureux dans cette histoire, et le plus grand affront fait à la dignité humaine est de voir comment ces grandes compagnies profitent des temps d’épidémie universelle  pour accumuler des bénéfices exorbitants.

La propagation du virus de l’influence A (H1N1), qualifiée de pandémie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), fait actuellement courir des risques à l’humanité entière et elle a déjà causé la mort de plus de 4 500 personnes. Elle fournit un bon exemple de l’insatiable appétit de ces compagnies de l’industrie pharmaceutique. Déjà, fin juin, le groupe suisse Roche Holding AG a annoncé pour le premier semestre des bénéfices à hauteur de 937 millions de dollars.

Elle pronostique une quantité à peu près égale pour le deuxième semestre de 2009. Comme l’indique la page Web de BBC Mundo, l’importance des gains obtenus pendant cette période provient de la vente du Tamiflu, un médicament utilisé contre la grippe A depuis son apparition. La plus grande des compagnies pharmaceutiques de Grande Bretagne, la  GlaxoSmithKline, a indiqué qu’elle pensait parvenir à des bénéfices de 1,6 milliards de dollars grâce à la commercialisation de son vaccin contre la maladie, dont la vente doit commencer dans les prochains mois, et pour lequel ont déjà été passées de nombreuses commandes.

Au moment où l’épidémie commençait à s’étendre au Mexique, aux États Unis et au Canada, au cours du second trimestre de cette année, on a pu lire sur Internet que la compagnie nord-américaine Gilead Sciences Inc. Avait déjà obtenu des gains considérables en 2005 pour la vente du Tamiflu à des pays asiatiques contraints de se défendre d’une épidémie de grippe aviaire. Nombreux sont ceux qui, dans le monde, considèrent comme déloyale la méthode utilisée par ces transnationales qui profitent de situations extrêmes pour augmenter considérablement leurs profits. L’obtention du vaccin contre la grippe A en est l’exemple le plus flagrant.

Chaque dose a un prix qui oscille entre 10 et 12 dollars, ce qui les rend pratiquement inaccessibles pour la plus part des pays en voie de développement, même si certaines de ces compagnies ont consenti certaines remises dans le cas d’achats en grandes quantités. La plus grande préoccupation des autorités sanitaires à tous les niveaux provient du fait que l’arrivée de l’automne dans l’hémisphère nord laisse prévoir une nouvelle recrudescence de la pandémie dans ces pays.

On craint également une plus grande agressivité du virus. Même si certains pays ont annoncé des donations de vaccins pour les groupes de plus grand risque de certains pays en voie de développement, il n’en est pas moins vrai que les plus grandes quantités sont destinées aux populations du Premier Monde. Actuellement, Cuba affronte une situation épidémique compliquée en raison de la circulation combinée dans le pays des virus de la grippe A, de la grippe saisonnière, du dengue et de la conjonctivite. 

Mais elle saura faire front à la deuxième vague de la pandémie avec son dispositif de santé activé et capable d’offrir à tous les patients la totalité des soins dont ils auront besoin, et ceci de forme gratuite. Le pays possède des réserves suffisantes de Tamiflu, produit par l’industrie pharmaceutique nationale, et elle a sollicité la coopération de l’OMS et de L’OPS afin d’acquérir les nouveaux vaccins pour les personnes les plus exposées au virus, malgré le coût élevé de chaque dose. Naturellement, le plus important dans cette campagne sera de continuer à insister auprès de la population sur les mesures préventives d’hygiène individuelle et collective à prendre ainsi que sur la nécessité de consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes.

Source: 

Agencia de Información Nacional

Date: 

15/10/2009