Poèmes

Chevauchée avec Fidel

On dit que sur la place ces jours-ci

On a vu chevaucher Camilo et Martí

Et devant la caravane

Lentement sans cavalier

Un cheval pour toi.

 

Reviennent les blessures qui ne se ferment pas

chez les hommes et les femmes, car nous ne te laisserons pas partir.

Aujourd’hui notre cœur bat la chamade,

et le peuple même s’il souffre se refuse à te dire adieu.

 

Ô homme, les êtres reconnaissants t’accompagnent

Comme nous languirons de tes exploits !

Même la mort n’est pas sûre de t’avoir emporté.

Ô homme, nous avons appris à te savoir éternel

Tout comme Olofí et Jésus-Christ

Il n’y a pas d’autel sans lumière pour toi.

 

Je ne veux pas te dire Commandant

Ni barbu ni géant

Tout ce que je sais de toi.

Aujourd’hui je veux te crier, ô mon père :

Ne me lâche pas la main

Je ne sais pas encore bien marcher sans toi.

 

On dit que la place ce matin

Ne peut accueillir plus de coursiers.

Arrivant d’autres confins

Une multitude désespérée

De héros aux épaules ailées

S’est donnée rendez-vous ici,

Et devant la caravane, lentement, sans cavalier,

Un cheval pour toi.

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