Allocutions et interventions

Pour la rentrée Scolaire de 1976-1977, La Havane, le 1er septembre 1976

Date: 

01/09/1976

 

Chers compañeros,

Au moment d'inaugurer une nouvelle année scolaire, il est toujours nécessaire de faire référence à l'année précédente, puisque c'est elle qui nous indique comment va l'éducation dans notre pays. Certains indices permettent d'évaluer l'efficacité du travail réalisé. L'un d’eux, très important, est le niveau de scolarisation, c’est-à-dire le nombre d’enfants sur cent qui fréquentent l'école.

Dans ce domaine, notre pays a atteint le chiffre le plus élevé ; aussi pouvons-nous dire que tous les enfants âgés de six à douze ans fréquentent l'école. Statistiquement, ce chiffre est de 98,5 p. 100 (applaudissements). Certes, il y a toujours des enfants qui, pour des raisons de santé, ne peuvent fréquenter l'école, mais des institutions scolaires d'un type déterminé sont construites à leur intention. Ceci, en ce qui concerne les enfants âgés de six à douze ans.

Toutefois, les chiffres diffèrent en ce qui a trait aux adolescents de treize à seize ans. Ainsi, si la scolarisation est pratiquement totale pour les enfants de six à douze ans, il n’en est pas de même pour ceux de treize à seize ans. Et je vous demande : que peut bien faire un enfant ou un adolescent, âgé de treize à seize ans, qui ne va pas à l'école ?

Pour les adolescents de treize à seize ans, le taux de scolarité était, l’an dernier, de 78,3 p. 100, ce qui signifie que 78,3 adolescents sur 100 fréquentaient l'école

Ce taux était supérieur à celui de l'année antérieure, de l'ordre de 74,9 p. 100, mais nous devons faire en sorte que la totalité des enfants et des adolescents de treize à seize ans aillent à l'école.

Les enquêtes qui ont été faites à ce sujet ont révélé que le taux de scolarité variait selon les régions. Toutefois, il y a autre chose qu’il faut prendre en considération : là où, par exemple, 80 p. 100 des enfants compris entre ces âges sont scolarisés, le pourcentage réel de garçons est de 90 p. 100 et celui de filles, de 70 p. 100. Cela prouve qu’aujourd’hui encore, par préjugé ou pour d’autres raisons — dans certains cas, parce que les filles doivent s'occuper de travaux ménagers, aider leurs frères, etc. —, la scolarisation est plus élevée chez les garçons que chez les filles de treize à seize ans.

En ce moment, alors que nous luttons pour l’égalité de la femme et alors qu'un pourcentage élevé – ou du moins plus élevé qu’avant – de femmes ont été élues candidates au Pouvoir populaire (applaudissements), il est très important d'éviter cette discrimination, et il est nécessaire que les parents se préoccupent pour que non seulement les garçons, mais aussi les filles de cet âge aillent à l’école.

Chaque année, le pourcentage d'adolescents scolarisés compris entre ces âges augmente. Et je répète que nous devrons continuer à lutter pour que nous puissions dire un jour, comme dans le cas des enfants compris entre six et douze ans, que la totalité des adolescents de treize à seize ans vont à l'école.

Il y a un autre indice, J’ai déjà parlé de la scolarisation. Voyons le deuxième. Vous n’avez jamais entendu parler de ces indices ? La permanence, c'est-à-dire le pourcentage d’élèves qui s'inscrivent au début du cours et qui restent jusqu’à la fin.

Dans l’enseignement primaire, le taux de permanence est très élevé : 98 p. 100 des élèves inscrits au début du cours y sont encore à la fin. Au premier cycle du second degré, le taux de permanence a été de 93,3 p. 100 au cours de la dernière année scolaire ; au deuxième cycle, il a été de 96,6 p. 100 ; dans les écoles normales, de 94,4 p. 100 ; dans l’enseignement technique et professionnel, de 83,3 p. 100. Nous enregistrons un pourcentage plus élevé de désertion dans l’enseignement technique et professionnel qu'aux autres niveaux de l'enseignement, et il s'agit d’un problème que nous devons analyser. En ce qui concerne l’éducation pour adultes, le taux de permanence est de 81,6 p. 100.

La réussite scolaire est un autre indice et elle a augmenté d'année en année : en d'autres termes, chaque année un nombre plus élevé d’élèves passent au cours supérieur. Lors de la dernière année scolaire, la réussite a été de 97,3 p. 100 dans l'enseignement primaire ; 973 enfants sur mille sont passés dans la classe supérieure. Un pourcentage élevé. Au premier cycle du second degré, 961 élèves sur mille ; au deuxième cycle, 959 sur mille ; dans l’enseignement technique et professionnel, 962 sur mille, et dans les écoles normales, 997 sur mille, c'est-à-dire près de 100 p. 100 (applaudissements). Cela est excellent, car si ces élèves vont devenir instituteurs, ils doivent donner l'exemple en ce qui concerne la réussite, car c’est cela même qu'ils devront exiger plus tard de leurs élèves.

En ce qui concerne le taux de réussite scolaire, il faut tenir compte d'un facteur : auparavant, tout élève passait dans la classe supérieure même s’il avait échoué aux épreuves correspondant à deux matières ; lors de la dernière année scolaire, cette flexibilité a été réduite à une seule matière et je crois bien que l'an prochain, il faudra réussir toutes les épreuves pour être promu (applaudissements).

Cela signifie que si l’an prochain la réussite est aussi élevée que cette année, nous pourrions la considérer supérieure, de la même façon que celle de cette année l'a été comparativement à celle de l'an dernier, puisque les élèves n'ont eu le droit d'échouer que dans une seule matière pour passer dans la classe supérieure.

Au cours de la dernière année scolaire, le nombre d’élèves de l'enseignement secondaire a augmenté de plus de 100 000. Avant la Révolution, l'enseignement secondaire comptait à peine 80 000 élèves, et ce chiffre a augmenté de 100 000 rien qu’au cours de la dernière année scolaire.

Et il existe un autre chiffre très encourageant : le nombre d'élèves qui ont passé leur certificat d'études. En effet, cette année, 230 000 élèves l’ont passé (applaudissements)). Pour avoir une idée de ce que cela signifie, il suffit de dire qu’il y a plus d'élèves qui ont passé leur certificat d'études que d’enfants qui sont nés dans le pays au cours de la dernière année (applaudissements). Environ 200 000 enfants naissent chaque année dans notre pays, ce qui n'est pas mal. Toutefois, comme vous le savez, il en naissait davantage au début de la Révolution. Après le triomphe de la Révolution, il y a eu des années où il en naissait 250 000 ou 260 000.

Pourquoi 230 000 élèves peuvent-ils passer leur certificat d'études ? Tout d’abord, parce qu’une grande partie des enfants qui sont nés au début de la Révolution ont atteint l'âge du certificat d’études, et parce qu'il y a des élèves qui ont accumulé du retard. Cela explique l'augmentation du nombre de ceux qui passent leur certificat d'études. Logiquement, si 200 000 enfants naissent en 1976, dans douze ans, c’est-à-dire en 1988, nous ne pourrons pas avoir 230 000 élèves au niveau du certificat d’études, mais un peu moins.

Tout cela pose de sérieux problèmes, car la Révolution s'est tracé pour objectif de garantir à tout élève titulaire du certificat d'études la possibilité de poursuivre ses études, ce qui signifie que tous ces enfants devront pouvoir s’inscrire dans des écoles secondaires. Jusqu'à présent, en dépit de son importance, le programme de construction d'ouvrages scolaires a été insuffisant. Voilà pourquoi, cette année, nous ajouterons à la construction d'écoles secondaires traditionnelles du type Girón celle de quelque quatre-vingt-six écoles dites provisoires, en bois. Elles ne sont pas aussi jolies que celles-ci, mais elles fonctionnent, et elles fonctionnent bien. De toute façon, il nous faut bien prendre des mesures, puisque le nombre de titulaires du certificat d'études dépasse toutes les prévisions, ce qui prouve que notre système éducationnel ne cesse de s'améliorer et de gagner en efficacité. Les chiffres ont largement dépassé tous les calculs préalables, et il nous faut maintenant inventer, adopter diverses mesures pour permettre à tous ces enfants de poursuivre leurs études. Le problème s’est déjà posé l'an dernier, et il a fallu convertir des logements et d’autres types de locaux en écoles secondaires. Cette année, le problème se pose à nouveau, et de façon plus aiguë.

Compte tenu de cette situation, nous savons d'ores et déjà qu'en 1980, au niveau de l'enseignement secondaire, le nombre d'élèves dépassera le million ; à l'heure actuelle, il frise 700 000. Voilà ce qui nous a obligés à chercher de nouvelles solutions.

Il était impossible d’offrir à tous ces élèves des écoles secondaires, techniques, etc., installées à la campagne. Les ressources nécessaires sont considérables et le nombre d'écoles que nous construisons est insuffisant. Contrairement à ce que nous souhaitions, nous ne disposons pas des ressources suffisantes pour offrir à tous ces élèves une école parfaite, telle que l’école secondaire ou technique installée à la campagne. Aussi nous verrons nous obligés, au cours des prochaines années, à construire non seulement des écoles secondaires installées à la campagne et des écoles techniques attachées à des sucreries ou à des usines, mais aussi des écoles urbaines pour les élèves qui y étudieront en qualité d'externes. Au cours du présent quinquennat, le nombre de bourses devra augmenter d'environ 250 000, et il faudra ouvrir de nouvelles écoles secondaires et techniques urbaines destinées à des élèves externes. Nous ne pourrons garantir un seul et même système d'éducation pour tout l’enseignement secondaire que dans un avenir plus lointain.

Par ailleurs, d'autres problèmes surgissent : l’an dernier, 35 848 élèves ont obtenu leur diplôme de fin d'études du premier cycle de l’enseignement secondaire, ce qui leur donne accès aux instituts technologiques, aux écoles secondaires du deuxième cycle, etc. Ce chiffre, déjà considérable, passera à 115 000 l’an prochain. II s’explique, en partie, par la croissance naturelle de la masse d'élèves qui accèdent à des niveaux supérieurs et, en partie, par le fait que les mesures de transition contenues dans le plan de perfectionnement ont pour effet de concentrer deux années en une. Aussi le nombre de diplômés du premier cycle sera-t-il très élevé. Ce phénomène de transition ne se reproduira plus en 1978, et le nombre de diplômés sera de 105 000 ; en 1979, de 130 000 ; en 1980, de 180 000 et en 1981, de 200 000 (applaudissements).

II faut être réaliste : tout le monde ne passera pas son baccalauréat. Il faut que les jeunes pensent que tous ces diplômés du premier cycle devront s'orienter vers différentes branches. Tous ne pourront pas entrer dans les écoles secondaires du deuxième cycle, car nous n’allons pas inscrire 200 000 élèves par an dans ces écoles. Le pays doit préparer des techniciens, des ouvriers qualifiés, dont nous avons grandement besoin. Certains de ces élèves entreront dans les écoles normales et d'autres dans les centres techniques, afin de devenir techniciens ou ouvriers qualifiés ; d’autres entreront dans les écoles secondaires du deuxième cycle, qui leur ouvriront les portes de l'université.

Quand ce jour viendra, l'inscription dans les écoles secondaires du second cycle se fera sur la base du dossier de l'élève, c'est-à-dire sur la base d'une sélection.

Notre société aspire à ce que tout le monde puisse étudier au maximum. Il existe des cours réguliers et des cours dirigés. L’élève qui prépare son baccalauréat n’acquiert aucune préparation spécifique pour la production ; il se prépare tout simplement à faire des études supérieures, à devenir un étudiant de l'enseignement supérieur régulier. Nous estimons qu’il est juste que les travailleurs, les techniciens moyens, tout le monde ait la possibilité de faire des études supérieures, non dans le cadre des cours réguliers de l’enseignement universitaire, mais dans celui des cours dirigés. Si tout le monde veut faire des études supérieures, il faut assurer à tout le monde la possibilité de les faire d'une façon ou d'une autre, ce qui ne signifie pas que chacun des diplômés des centres d’enseignement supérieur soit assuré d'obtenir une place correspondant à son niveau, car si tout le monde devient professionnel, qu'adviendra-t-il des activités productives... Nous avons besoin d’un grand nombre de médecins, d'ingénieurs, d’économistes, etc., toutefois, si tout le monde devient économiste, tout le monde ne peut être assuré d’obtenir une place d'économiste (applaudissements). Et si tout le monde devient ingénieur, il est impossible d'assurer une place d'ingénieur à tout le monde. Si quelqu’un veut être ingénieur par simple désir d'en savoir davantage, c'est différent. On a toujours dit que le savoir ne prend pas de place.

C'est merveilleux pour la société que tout le monde veuille en savoir davantage. Si un conducteur de tracteur veut être ingénieur mécanicien, tant mieux, puisqu'il sera ainsi le meilleur conducteur de tracteur du monde (applaudissements). Merveilleux ! Il y aura des livres et il sera possible d'étudier et d'évaluer les connaissances, mais il sera impossible d'assurer un poste d’ingénieur mécanicien à tous ceux qui recevront à un moment donné le diplôme correspondant.

Je crois qu’il s'agit de préoccupations logiques que nous avons tous et que nous pouvons tous comprendre. Bref, quiconque veut étudier peut le faire, mais à un moment donné, il sera impossible à tous ceux qui possèdent un diplôme universitaire d’occuper le poste correspondant. Nous aurons besoin d’un certain nombre de professeurs, de médecins, d’ingénieurs, et non seulement pour nous : nous ne pensons pas seulement aux techniciens dont Cuba va avoir besoin, et qui sont nombreux ; à ce pas, nous aurons à un moment donné tous les techniciens nécessaires. Mais il y a d'autres pays qui ont besoin de techniciens (applaudissements). Il faudra calculer nos besoins et prévoir aussi une réserve. Récemment, lors de la visite du compañero Neto, nous avons parlé des besoins de l'Angola en milliers de techniciens (applaudissements).

Malheureusement, il y a beaucoup de pays qui n'ont eu ni la possibilité ni le temps de faire une révolution éducationnelle semblable à celle qui est faite à Cuba et qui a commencé par la lutte contre l'analphabétisme. Il est admirable qu’en si peu de temps, un peuple qui a commencé par lutter contre l’analphabétisme (il y avait plus d'un million d'analphabètes) se heurte maintenant à des problèmes qui découlent du fait d’avoir plus d'un million d'élèves dans les deux cycles du secondaire, d'envisager qu'à l’avenir environ 200 000 élèves du premier cycle termineront chaque année leurs études. C'est vraiment étonnant, mais c’est par là que notre pays a commencé.

Et quand recueille-t-on les fruits de tout cela ? Au bout de... Nous recueillons déjà certains fruits ! Tous ces jeunes ne sont pas encore des techniciens, mais ils deviendront incontestablement de magnifiques techniciens. Et leur nombre grandit sans cesse. Toutefois, avant qu'ils ne soient de véritables techniciens, il faudra attendre encore quelques années. Les jeunes qui sont entrés en première année de cette école devront y étudier pendant six ans, et ensuite faire environ cinq ans à l’université. Dans onze ans, ils recevront un diplôme universitaire, Il faut attendre des années, la vie l’a démontré ; mais les années passent et les résultats sont là.

D'autres pays n’ont pu en faire autant, et les techniciens sont nécessaires ici et ailleurs. Par conséquent, nos techniciens ont aussi la possibilité de travailler hors de Cuba à un moment donné.

Notre enseignement a dû triompher de nombreux obstacles : il a d’abord fallu libérer notre pays de l’analphabétisme, puis, récemment, engager la bataille du certificat d'études. Le mot d’ordre lancé par la Centrale des travailleurs de Cuba et visant à ce que tous les travailleurs obtiennent leur certificat d’études avant la fin de 1980 jouit d'une large audience (applaudissements). Jusqu'à présent, je n’ai parlé que des titulaires du certificat d’études de l'enseignement régulier ; toutefois, il faut ajouter que, selon des chiffres qui m'ont été fournis, 140 000 travailleurs ont déjà obtenu le même diplôme (applaudissements). Il s'agit d'un chiffre respectable : 230 000 enfants et 140 000 travailleurs, cela fait un total de 370 000 (applaudissements). Et, dans la Cuba d’aujourd'hui, le certificat d'études n’est plus une plaisanterie ; il est devenu beaucoup plus ardu qu'à l’époque où nous allions à l'école, ce qui signifie que nous devrions jeter un coup d’œil sur les manuels et sur les connaissances acquises aujourd'hui en vue du certificat d’études.

Toutefois, la première bataille que nous avons engagée a été celle de l’alphabétisation. On manquait alors de maîtres, de salles de classe, de livres, de textes, de tout. La plupart des recueils de textes étaient lamentables. Il nous a fallu rédiger de nouveaux textes, résoudre d'innombrables problèmes, former des maîtres, et les maîtres ne suffisaient pas.

Aujourd'hui, les écoles normales comptent 35 000 élèves, et le détachement pédagogique Manuel Ascunce Dome­nech est formé par 20 000 jeunes (applaudissements) qui font leurs études et qui, souvent, enseignent déjà dans le secondaire. En effet, si nous n'avions pas assez d'instituteurs pour l'enseignement primaire, où allions-nous trouver les professeurs destinés aux centaines de milliers de titulaires du certificat d'études qui devaient entrer en secondaire ? La jeunesse, les élèves eux-mêmes ont trouvé la solution. Tout comme ils ont constitué la force fondamentale de la campagne d’alphabétisation, ils ont été le facteur essentiel sur lequel a reposé la solution du problème ardu que représentait la formation de professeurs pour les écoles secondaires (applaudissements). Ce détachement grandit et se perfectionne, et il s'acquitte magnifiquement bien de sa tâche. Ceux qui travaillent tomme professeurs le font bien, efficacement, sous la direction, bien sûr, de professeurs plus expérimentés ; le détachement chargé de résoudre les mêmes problèmes dans les écoles techniques est en voie de création.

Il y a quelques années, la plupart des instituteurs de l'enseignement primaire n’étaient pas diplômés. Il avait fallu improviser de nombreux instituteurs afin de ne pas laisser une école sans classe ni un enfant sans maître. Naturellement, un travail spécial a été réalisé auprès de ces maîtres ; ils ont reçu les textes et les instructions nécessaires, ainsi qu'une préparation adéquate. Tout en enseignant, ils recevaient des cours de perfectionnement.

Cette année, dans tout le pays, 10 000 instituteurs ont été titularisés, La plupart d'entre eux exerçaient déjà ces fonctions tout en poursuivant leurs études (applaudissements).

Pour donner une idée des progrès effectués dans ce domaine, signalons qu'en 1972, 23 p. 100 des instituteurs étaient diplômés, 23 p. 100 seulement ! Cette année, ce chiffre est passé à 60 p. 100 (applaudissements). En 1980, il sera enfin de 100 p. 100 (applaudissements). A ces résultats, il faut ajouter ceux qu'obtiendront nos écoles normales qui, comme je l'ai dit, comptent 35 000 élèves (applaudissements). Cela nous permettra, entre autres, de disposer de tous les maîtres dont nous avons besoin et même d'une réserve grâce à laquelle toutes les facilités seront offertes aux instituteurs pour qu'ils puissent se perfectionner, compléter leurs études. Autrement dit, d'ici quelques années, nous compterons avec une bonne réserve d'instituteurs tous titulaires. Telles sont les perspectives existantes dans le primaire. Quant aux écoles secondaires du premier et du second cycle et aux écoles techniques, elles disposeront de dizaines de milliers de professeurs diplômés par les détachements pédagogiques

Jusqu'à maintenant, les instituteurs ou les élèves qui se préparaient à ce métier entraient dans les écoles normales avec le certificat d'études ; il leur faudra bientôt non plus le certificat d’études, mais le diplôme de fin d'études du premier cycle du secondaire, ce qui représente un niveau nettement supérieur. Au début, le certificat d'études suffisait ; désormais, étant donné le nombre considérable d'élèves qui terminent le premier cycle du secondaire, le diplôme de fin de premier cycle sera exigé des élèves qui aspirent à rentrer dans une école normale, et les membres du détachement pédagogique devront être titulaires du baccalauréat. Tout cela se traduira par un renforcement de la préparation, de l'efficacité des professeurs et des instituteurs, dont le niveau sera chaque année plus élevé.

Au sein du ministère de l'Éducation, le personnel augmente d'année en année. Lors de la dernière année scolaire, le ministère comptait 250 000 travailleurs, dont 150 000 enseignants. À cette rentrée-ci, 3 320 000 personnes sont inscrites aux différents niveaux de l'enseignement (applaudissements), 3 320 000 élèves, y compris les adultes, au début de cette nouvelle année. Il ne fait aucun doute que c'est un jour important pour des millions de personne, et pour tout le peuple !

Cela signifie qu'une personne sur trois étudiera ; car 3 320 000 personnes représentent plus du tiers de la population cubaine (applaudissements).

Il est clair que le budget de l’éducation augmente et qu'il s'élève cette année dans notre pays – sans compter les écoles qui fonctionnent dans certains organismes – à 961 millions de pesos. Cela constitue un chiffre appréciable !

En 1958, le pays dépensait 11 pesos par habitant dans le domaine de l'éducation ; en 1976, il en dépense 102 (applaudissements). En d’autres termes, le pays dépense en moyenne 100 pesos par citoyen pour l'éducation.

Il faut également imprimer un grand nombre de livres. En 1975, 306 livres de textes ont été imprimés, avec un tirage de 18 612 000 exemplaires. Pour cette nouvelle année scolaire, 345 livres seront imprimés, et le tirage sera de plus de 20 millions d'exemplaires. Et il faut voir la qualité de ces livres !

Tout cela va de pair avec le programme de perfectionnement du système éducationnel. Que signifie tout cela ? Qu’à l'avenir, l’efficacité de notre enseignement ne sera plus considérée en fonction du nombre d'enfants scolarisés, du taux de permanence dans les écoles, de la réussite scolaire ; ces chiffres atteignent une limite difficile à dépasser. Il s’agira alors non pas d’un problème quantitatif, mais d'un problème qualitatif ; la qualité de notre système éducationnel nous donnera la mesure de son efficacité, avec des professeurs chaque jour mieux préparés, des textes chaque jour meilleurs et un contenu supérieur (applaudissements),

Le ministère de l'Éducation travaille depuis de nombreuses années à cette importante tâche qu’est le perfectionnement du système et les résultats de cet effort vont réellement peser sur la qualité de notre enseignement. Un système perfectionné ne peut être appliqué d'une année à l'autre ; il demande un effort intellectuel gigantesque, ainsi que l'organisation et la préparation de professeurs à cet effet. Ce système a déjà commencé à être appliqué en première année et dans des cours de transition à d'autres niveaux de l'enseignement.

Lorsqu’on commence à appliquer le nouveau système, le système perfectionné, tout change : le programme d'études, les matières, les textes. Et chaque année, les cours et les matières doivent être étroitement liés entre eux, compte tenu des nouvelles expériences et des progrès de la pédagogie, de manière à ce que les résultats obtenus de chaque heure de cours soient meilleurs et que tout élève qui a suivi des cours pendant six, neuf ou douze ans ait une préparation incomparablement supérieure à celle qu'il pouvait acquérir dans l'ancienne école, avec les anciennes méthodes, les anciens textes, l’ancien contenu. En effet, il est un principe selon lequel l'éducation doit avancer parallèlement aux progrès de la science et de la technique, et les connaissances doivent se renouveler constamment. Les connaissances de l'humanité se multiplient d'année en année, et l'enseignement doit avancer en fonction de ces connaissances.

Une fois le principe de perfectionnement du système établi et ces principes appliqués, il sera nécessaire d'adapter progressivement tout le système éducationnel aux progrès de la science et de la technique,

Il s’agit là d'une tâche très importante.

Cette année, les programmes sont déjà appliqués en première, deuxième et cinquième année du primaire. Il existe des cours de transition, car l'enseignement ne portera plus sur treize ans comme jusqu'à présent, mais sur douze : six dans le primaire, trois dans le premier cycle du second degré et trois dans le deuxième cycle. En douze ans, les élèves apprendront le double ou le triple de ce qu’ils apprenaient avant dans la même période de temps.

Il s’agit là d'une révolution dans notre pays, d'un progrès extraordinaire, et nous bénéficions pour cela de l'expérience d’autres pays socialistes dans ce domaine, et tout spécialement de l’Union soviétique (applaudissements).

C'est pourquoi nous entendrons beaucoup parler du perfectionnement du système dans les années à venir. Les maîtres le savent bien, parce que des dizaines de milliers d’entre eux, au prix de grands efforts et de grands sacrifices, ont consacré des samedis, des dimanches et de longues semaines de repos à des cours, à des séminaires qu'ils ont suivis en silence, avec une patience et une abnégation exemplaires, pratiquement dans l’anonymat, pour se préparer au perfectionnement du système. Ils savent bien en quoi consiste ce perfectionnement, la quantité de travail qu'il suppose, depuis l'élaboration de méthodes nouvelles jusqu’à la confection de matériel, de textes, etc.

En ce début d'année scolaire, nous pouvons donc nous déclarer satisfaits des progrès réalisés et des perspectives optimistes qu'offre notre système d'éducation. Toutefois, le fait que nous parlions de perfectionnement ne doit pas laisser supposer qu'une fois le plan appliqué, notre système d'éducation sera parfait. Il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine et dans d’autres

Il faut le reconnaître, malheureusement, l’infrastructure matérielle est encore pauvre. Les installations dont ont été dotées un grand nombre d'écoles primaires sont encore inadéquates. Comme je l'ai déjà signalé, certaines de nos écoles secondaires seront construites en bois, ce qui représente la seule solution à un problème grave. Toutes les installations ne sont pas à la hauteur de celle-ci, c'est évident. Si elles l'étaient, il ne nous resterait plus rien à désirer. Toutefois, le travail va bon train. Au cours des dernières années, nous avons construit des centaines d'installations ultramodernes et très confortables, et nous continuerons à le faire. Nous finirons un jour par disposer de toutes celles dont nous avons besoin. Ce n'est qu'une question de temps (applaudissements)

Il faut tenir compte de facteurs matériels, mais aussi de facteurs subjectifs non moins puissants : les élèves, la famille, leur milieu. Il se pose certains problèmes, tels que les absences et le manque de ponctualité. Il y a des élèves qui arrivent en retard, et d'autres qui s'absentent occasionnellement à certains cours. Le même problème peut surgir parmi certains travailleurs de l’éducation. Par conséquent, nous devons veiller, comme toujours, à la scolarisation, à la réduction de la désertion scolaire, à la réussite scolaire, mais aussi, à partir de maintenant, à la ponctualité et à l’assistance des élèves à tous les cours.

Il arrive parfois que des élèves internes qui doivent rejoindre leur école secondaire le dimanche soir ne se présentent que le lundi matin, ou même le lundi après-midi. C’est sans doute qu’il y a quelqu'un à la maison pour le tolérer, ou même pour l'approuver. Cela n’aide pas l'élève. La famille, le noyau familial, doit lutter aux côtés des maîtres et du reste de la société pour inculquer de bonnes habitudes à ses enfants, parmi lesquelles la ponctualité et l’assistance régulière aux cours.

Il subsiste des problèmes liés à l'enseignement de la bienséance – tel est le nom qui lui a été donné – relatif à la façon dont un jeune, un enfant, un citoyen doit se comporter vis-à-vis de ses semblables. Nous avons déjà abordé ce problème, et un manuel, un Livre traitant de la conduite de chaque personne est en cours d'élaboration.

Lorsque nous avons visité cette école, la directrice nous a montré une petite salle, située à côté du grand réfectoire, qu'elle a baptisée du nom de réfectoire-école. À ma demande, elle a expliqué que les enfants y seraient conduits par petits groupes, à tour de rôle, pour apprendre à manger correctement (applaudissements). Et cela est important. Que se passerait-il si dans onze ans, un de ces enfants, médecin diplômé frais émoulu de la faculté, ne savait même pas prendre en main sa fourchette (rires). Tout cela est très important et il faut y veiller. Je ne veux pas revenir ici sur certains concepts que nous avons déjà eu l'occasion d'analyser, tels que le respect et autres normes de bonne conduite qui sont indispensables dans la vie, plus profondément appréciés que n'importe quel objet matériel, et qui rendent l'existence infiniment plus agréable et plus heureuse à tous.

Il sera également nécessaire de faire un effort spécial en ce qui concerne le sport (applaudissements). Nos installations sportives ne sont pas suffisamment utilisées, et il est indispensable de développer le sport, qui est étroitement lié à la culture, à la santé et au bien-être de la société. L'éducation physique et le sport sont les meilleurs alliés de la santé et de l’avenir des nouvelles générations. Nous sommes fiers de nous lorsque nous remportons des médailles d'or (applaudissements). Je ne vais pas le nier. Nous aimons remporter des médailles d'or. Mais le sport et l'éducation physique en soi sont beaucoup plus importants que les médailles d'or. Beaucoup plus importants. Les compétitions permettent de savoir dans quelle mesure nous avançons dans le domaine du sport ; c'est à cela qu’elles servent. Et les compétitions ont prouvé qu'à Cuba, par exemple, le sport a fait de plus grands progrès que dans tous les pays latino-américains réunis. Lors des derniers Jeux olympiques, nous avons remporté plus de médailles que tous les autres pays latino-américains réunis (applaudissements).

Cependant, nous ne devons pas nous considérer satisfaits, car nous croyons que nous pouvons faire davantage en sport, et en particulier généraliser et systématiser sa pratique. C’est dans ce but que la Révolution construit des écoles où seront formés des professeurs d’éducation physique (applaudissements).

Il faut tirer le meilleur profit des installations. Il est vraiment incroyable qu'un jeune, par exemple, ne sache pas nager et qu’un jeune puisse ne noyer dans une flaque d'eau (rires). Cela est incroyable alors que l’on dit que l'homme est issu de l'eau. La vie provient de l'eau selon les livres de biologie, les premières formes de vie se sont manifestées dans la mer et l'homme évolué d'aujourd'hui ne sait même pas nager. Évidemment, nous ne disposons pas de piscines suffisantes, nous le savons, mais cela ne doit pas être une excuse. Nous ne pouvons pas construire d'emblée beaucoup de piscines, il faut y aller petit à petit. Par contre, nous avons construit et nous construisons de nombreux microbarrages (rires) et barrages, et cela peut nous permettre de donner un véritable élan à la natation. Lorsque nous ne disposons pas d'une piscine, un microbarrage peut très bien faire l’affaire (rires). Il est même possible de traverser un barrage à la nage – compétitions pour jeunes – avec une barque à côté au cas où il y aurait un problème (rires). On peut en réalité faire beaucoup de choses.

Nous avons même la mauvaise habitude de ne pas nous baigner dans la mer durant les mois de novembre, décembre, janvier (rires), et en janvier, le Cubain a plus peur de la mer que le chat (rires), car nous disons que c'est l'hiver. Ici, personne ne connaît l'hiver ! Ceux qui savent ce qu'est l'hiver et arrivent sur nos plages en décembre, janvier ou février se croient au sauna, ils trouvent l’eau bouillante (rires), et nous, nous avons peur de l'eau.

Je sais qu'on a installé des chauffe-eau dans cette école (rires). Et je pense qu’à l'énergie que cela va nous coûter, il faut ajouter les frais de la quantité d'eau que nous allons gaspiller dans la douche en réglant la température de l’eau. De plus, nous allons vous donner de mauvaises habitudes, car vous finirez par avoir peur de l’eau froide au mois de décembre (rires). Peut être n’avons-nous pas assez réfléchi lorsque nous vous avons installé l’eau chaude dans cette école.

J’ai appris à nager dans une rivière (rires), une toute petite rivière. Évidemment, je ne suis pas un champion (rires), mais je nage et je ne me noie pas dans une flaque d'eau. Nous devons tirer le maximum de profit de nos ressources et encourager la natation. Nous en savons très peu sur la natation, bien que ce soit un des sports les plus complets. Les résultats obtenus dans les compétitions le prouvent : nous n’avons jamais remporté ne serait-ce qu'une médaille de bronze dans une compétition internationale de natation.

Nous devons utiliser davantage les piscines que nous avons. A vrai dire, nous n'avons pas grand espoir de trouver parmi vous un champion (rires), malgré la super-piscine que vous avez ici. Non pas que je pense que vous ne réunissez pas les aptitudes d'un grand nageur, mais parce que l’on dit que l’entraînement d'un futur champion de natation doit débuter dès le plus jeune âge, dès l’école primaire. Qui sait combien de champions nous aurions pu avoir parmi vous si vous aviez commencé à nager dès la première année du primaire (rires).

De toute façon, il est évident que nous devons utiliser cette piscine (applaudissements). Et si nous n’avons pas beaucoup de piscines dans la province de Ca­magüey – et nous tarderons à avoir toutes les piscines dont nous avons besoin, aussi jolies que celle-ci, qui mesure 50 mètres une véritable piscine olympique – nous devons utiliser celles que nous avons.

Nous examinions précisément avec la directrice – et c’est ce qu'il convient de faire partout où il y a une piscine – quels sont les moments où vous n'utilisez pas la piscine, soit que vous vous trouviez en classe, soit que vous soyez en train de travailler. N'oublions pas qu’il existe dans la province de Camagüey des milliers d'élèves du primaire. Cela ne veut pas dire qu'ils doivent tous venir nager dans cette piscine, car il n'y a pas de place pour tous (rires) ; par contre, les organisations sportives de la province peuvent très bien repérer, parmi ces dizaines de milliers de pionniers, ceux qui « flottent » le mieux et présentent les meilleures dispositions pour ce sport. Et vu que ces enfants disposent d’un car qui les conduit précisément dans les environs de Camagüey, où ils réalisent du travail productif, ce même moyen de transport peut très bien servir à emmener à la piscine ceux qui, parmi ces milliers de gamins, présentent les conditions requises pour s’entraîner avec profit. Ceci indépendamment du fait que cette région comptera bientôt une école d’initiation aux sports scolaires actuellement en chantier, qui sera également dotée d’une piscine et accueillera les plus doués pour le sport. Mais ce serait un crime de sous-utiliser cette piscine alors que nous n’en avons pas encore assez. Celle-ci est située à l’extrémité de l'école, loin des salles de classe, si bien que les pionniers et les organisations sportives peuvent parfaitement s'organiser de manière à l'utiliser aux heures où vos activités vous empêchent de le faire. Est-ce que vous êtes d'accord ? (Exclamations affirmatives.) Parfait (applaudissements).

Nous devons procéder de la même manière dans toutes les installations sportives. Il faut répertorier les terrains de sports dont nous disposons dans les écoles secondaires installées à la campagne et évaluer dans quelle proportion ils sont utilisés. On avait tout d'abord envisagé la construction de piscines dans les écoles secondaires installées à la campagne à titre de récompense. Quelques-­unes ont effectivement été construites dans cette perspective —pas toutes celles qui auraient dû l'être ; je crois que nous avons contracté une dette auprès du ministère de l’Éducation. Néanmoins, partout où il y a une piscine ou un terrain de sports en bon état, il faut les utiliser. Il faut fournir un effort particulier dans le domaine des sports.

Prenons par exemple les compétitions d’aviron. Nous n’avons pas non plus gagné de médaille dans cette discipline et il y a pourtant des ports, des baies, des barrages à revendre dans notre île. Il ne devrait donc pas être bien difficile de former des champions d'aviron, de canoë et d'autres sports nautiques. Il faut que notre effort porte sur tous les sports. Nous ne pouvons pas nous contenter de jouer au base-ball. D’autant plus que, comme vous le savez, ils ne tiennent pas à ce que le base-ball figure aux Jeux olympiques. Par contre, l'équitation y a droit de cité. Bien entendu, c’est un bien joli sport que l’équitation, mais il ne s'agit pas moins d’un sport inventé par les aristocrates d’Europe. Toutefois, les Européens ont une grande influence au sein du Comité olympique, et dès qu’il est question d'introduire le base-ball, comme ils ne le pratiquent pas, ils ne veulent même pas en entendre parler. En revanche, la voile a sa place. Excellent exercice, très efficace, depuis l’époque de Colomb jusqu'à nos jours, je n'en doute pas (rires). Je me garderais bien de sous-estimer l'importance de la voile, puisque ce sont trois caravelles qui ont conduit Colomb ici (rires). Mais voilà, on y admet la voile, le yachting, les compétitions hippiques, n’est-ce pas, où l’on peut admirer des purs sangs montés par des bourgeois non moins pur sang (rires). Bon, nous n’y voyons pas d'objection, et le jour où nous aurons de bons chevaux et de bons jockeys, nous enverrons ces jockeys prolétariens se mesurer aux aristocrates (applaudissements). Il n’en reste pas moins injuste d'admettre ce genre de sports aux Jeux olympiques et d'y refuser le base-ball, qui est un sport à part entière. Car personne ne saurait nier qu’il s’agit bien d'un sport : l'entraînement, le conditionnement et les réflexes qu'il exige le prouvent pleinement. Mais il n’y a rien à faire.

Bien entendu, il n’est pas question d’axer tous nos efforts sur une seule discipline. Nous ne pouvons pas former uniquement des joueurs de base-ball, parce qu’il existe d’autres sports excellents : le football, le basket-ball, le volley-ball – bien d’autres encore –, la natation par exemple, certains que j'ai déjà mentionnés et d’autres que je n’ai pas le temps de citer, mais qui sont des sports complets. Nous ne pouvons pas nous consacrer à un seul sport ; voilà la réalité, et il faut reconnaître que l'on insiste beaucoup sur le base-ball chez nous, beaucoup. C'est ainsi que chaque fois que nous avons édifié une école, nous l'avons dotée d'un terrain de hase-hall.

Nous avons également construit des pistes – qui bien souvent ne sont pas utilisées – après Juantorena et Sil­vio Léonard, nous avons besoin d’athlètes qui pourront prendre leur relève (applaudissements). Il ne suffit pas de l’emporter au 400 mètres, nous devons également gagner au 4 x 100 mètres. Il ne nous suffit pas d’avoir un Juantorena, il nous en faut quatre afin de l’emporter aussi bien au 4 x 100 mètres, qu'au 100 mètres, au 200 mètres et au 1 500 mètres (applaudissements). Il faut pratiquer l'athlétisme — et nous le pouvons puisque nous avons construit de nombreuses pistes au cours de ces dernières années — et envisager, en collaboration avec le ministère de l’Éducation et l'Institut national des sports, de l'éducation physique et des loisirs, la meilleure façon d'utiliser ces installations et de développer encore les sports, sans qu’il nous en coûte beaucoup plus, bien entendu, en utilisant au mieux les ressources dont nous disposons.

Nous devons analyser ce problème dans la mesure où l’activité a diminué dans les écoles au cours de la dernière année scolaire, par rapport à la précédente.

Nous construisons, comme je vous le disais, des écoles de professeurs d’éducation physique et de sports, et aussi des écoles d’initiation sportive, dans le but d'avoir tous les professeurs nécessaires (applaudissements) et toutes les écoles d’initiation sportive dont nous avons besoin. Nous espérons qu'un jour chacune des nouvelles provinces pourra avoir son école d'initiation sportive. Ces écoles dispensent le même enseignement que les autres, mais elles sont dotées d’installations spéciales et reçoivent des élèves qui possèdent des aptitudes pour le sport et qui peuvent y développer pleinement leurs facultés.

Mais nous ne pouvons pas nous limiter aux écoles d'initiation sportive. Nous ne faisons pas du sport dans le seul but de produire des champions, bien que le nombre de champions donne la mesure des progrès techniques de notre sport. Nous faisons du sport pour assurer le bien-être de la jeunesse et le bien-être du peuple (applaudissements)

La province de Camagüey qui, cette année, a été le théâtre de l’inauguration officielle de l’année scolaire, a obtenu elle aussi, comme le reste du pays, de très bons résultats dans l'éducation (applaudissements). En 1971, par exemple, la réussite scolaire dans la province avait été de 66 p. 100 pour l’enseignement primaire, alors que l’an dernier, elle s'est élevée à 95,9 p. 100. C’est un grand bond en avant ! (Applaudissements.) Nous avons aménagé beaucoup d’installations scolaires. Après la Révolution et grâce aux efforts fournis jusqu'en 1972, la capacité scolaire à Camagüey était de 116 000 élèves, alors qu'au cours des quatre dernières années seulement, nous avons créé des capacités pour 82 000 nouveaux élèves, dont 42 000 boursiers (applaudissements). Avant la Révolution, il existait certaines capacités pour l’enseignement primaire et pour l'enseignement secondaire, mais il n’y avait pas de boursiers. Combien de boursiers y avait-il sous le capitalisme ? Pratiquement aucun ; dans certaines écoles privées seulement. Au cours des quatre dernières années, nous avons créé des capacités pour 42 000 boursiers dans la province de Camagüey.

Nous pouvons donc dire qu’en quatre ans, nous avons construit plus d’installations scolaires – parce qu’une école pour élèves externes, ce n’est pas pareil qu'une école pour boursiers internes : celle-ci demande des travaux plus importants – que durant toute l’époque antérieure. Voilà la réalité. Et nous avons construit non seulement ici, dans la ville de Camagüey, mais dans toute la province. Et cela a contribué grandement à améliorer l’éducation dans la province de Camagüey.

Nous avons vu comment les installations scolaires se multiplient dans la ville de Camagüey, d'abord l'institut technique Martyrs de Pino Tres, ensuite l’école d'instituteurs Enrique José Varona (applaudissements). Cette école nous a beaucoup frappés. Nous l’avons vue quand elle était encore en chantier et, ensuite, terminée. Le projet est magnifique et les couleurs, très belles. A vrai dire, j'estime que c'est une des plus belles écoles normales du pays (applaudissements).

Ensuite, nous avons construit l’école de professeurs d'éducation physique (applaudissements) et, à côté, l'école d'initiation sportive (applaudissements) ; près de là, les travaux de la filiale universitaire ont avancé considérablement (applaudissements); cette fi­liale compte déjà six mille élèves (applaudissements). Après 1980, la province de Camagüey comptera presque autant d'étudiants que l’ensemble du pays avant la Révolution (applaudissements). La construction de l'Université de Camagüey constitue un pas en avant important, que nous nous devons de mentionner (applaudissements).

Avec le concours des élèves eux-mêmes, les constructeurs ont édifié près d’ici une magnifique école de cadres pour le Parti (applaudissements), et nous nous sommes réunis ici aujourd'hui pour inaugurer la vôtre (applaudissements prolongés). Je n'aime pas exagérer, mais je crois que cette école peut vraiment être qualifiée de merveilleuse (applaudissements). Il faut le voir pour le croire. Certes, on m’en avait parlé et nous l'avions visitée plusieurs fois alors qu’elle était en chantier, mais j’étais loin d'imaginer l’aspect qu’elle aurait une fois terminée. Et voilà qu’elle est totalement achevée ; il manque tout au plus quelques détails, quelques rampes d’escaliers, bref, des choses insignifiantes.

Si l'on considère l’infrastructure matérielle, le projet de cons­truction qui relève du système Giron, mais qui a été spécifiquement adapté pour cette école, la disposition et la distribution des installations, de même que l'architecture des bâtiments, on peut affirmer qu'il s’agit de la meilleure école de Cuba édifiée jusqu'à ce jour (applaudissements prolongés).

En effet, cet ouvrage reflète toute l'expérience accumulée en matière de construction, toute l'expérience acquise au prix du travail acharné qui a permis de mettre sur pied un vaste programme d’installations scolaires au cours des dernières années. L'amphithéâtre est également terminé et je crois qu'on va l’inaugurer ce soir même (applaudissements). Je me suis laissé dire qu'on va y monter un spectacle de ballet à cette occasion. Le gymnase est achevé lui aussi et il est magnifique, tout comme le théâtre, bien que le problème de l'aération n'y ait pas encore été résolu ; tout est pratiquement en place d'ailleurs, si ce n'est quelques équipements qui font encore défaut. Il faudra donc se résigner à supporter la chaleur pendant quelques séances de projection. Le centre est également doté d'une précieuse bibliothèque et d'une piscine olympique à laquelle il ne manque rien, d'un magnifique réfectoire pourvu d’un petit salon où les élèves apprendront à manger correctement ; de nombreuses salles spécialisées parfaitement équipées pour le chant, la danse, etc., destinées aux deux cycles du secondaire.

La construction de cette école est en outre très fonctionnelle, les distances sont courtes et les bâtiments distribués selon les règles de l'art. Nous tenons à féliciter le groupe de constructeurs chargés des installations scolaires et l’architecte qui a dressé le plan de cette école (applaudissements).

En réalité, cette école nous donne une haute idée, une très haute idée de la valeur des constructeurs de la province de Camagüey (applaudissements), étant donné la qualité du travail, jusque dans les finitions, et la rapidité avec laquelle elle a été construite, de même que les autres installations scolaires de Camagüey (applaudissements).

Nous avons ainsi l'occasion de constater que la qualité qui caractérise les autres écoles auxquelles nous faisions allusion n'est nullement fortuite. Il importe de souligner que cet établissement a été entièrement construit par les travailleurs de la province de Camagüey (applaudissements). Et il symbolise désormais la force du pouvoir créateur de l’homme prêt à offrir sa sueur et son travail à la société.

Je suis certain que ces travailleurs seront toujours fiers de cet ouvrage qui leur a coûté tant d'efforts et de dévouement. Ils méritent vraiment les plus chaleureuses félicitations (applaudissements).

Ceci dit, c’est à vous qui admirez, je n'en doute pas, l'ouvrage réalisé par nos travailleurs, puisque vous en êtes témoins, qu'il appartient de jouer un rôle important dans l'avenir. Ce disant, je ne cherche nullement à faire valoir tout ce que la Révolution vous offre aujourd'hui ; il ne s'agit pas de cela. La Révolution ne donne rien, tout ce que le peuple obtient, il l'obtient de lui-même ; pour être plus exact, nous personnellement, nous ne vous donnons rien, c'est la Révolution qui a créé les conditions propices pour que notre peuple puisse s'offrir tout ce dont il peut jouir actuellement (applaudissements).

En toute objectivité, les bourgeois de ce pays ont-ils jamais eu une école comparable à celle-ci ? Ces bourgeois ont-ils jamais construit une école comparable à celle-ci, même pour leurs propres enfants ? Les meilleures écoles bourgeoises n'étaient pas l’ombre de celle-ci, elles tenaient pratiquement dans la piscine (rires). C'est vraiment encourageant. Et nous évoquons des souvenirs, nous qui avons connu le passé et fréquenté certaines des écoles qui étaient considérées parmi les meilleures à l'époque mais qui n'avaient rien de commun avec celle-ci, en premier lieu – bien entendu – parce qu'il n’existait pas d'établissement mixte : les garçons d’un côté, les filles de l'autre, bien séparés, à plusieurs kilomètres de distance (rires). Rien de très éducatif, rien de très positif, rien qui permette de former l’être humain comme il se doit. L’atmosphère saine et joyeuse qu'on peut observer dans nos écoles n'existait pas alors.

Nous sommes heureux que les enfants de nos travailleurs puissent étudier dans une école comme celle-ci, mille fois meilleure que la meilleure école que pouvaient avoir les bourgeois ; nous sommes fiers de savoir que notre jeunesse peut s’éduquer dans de telles conditions (applaudissements).

Comme vous le savez, le droit d'étudier dans ces écoles, c’est vous qui l’avez gagné grâce aux résultats que vous avez obtenus. En effet, pour rentrer dans cette école, il est inutile d’avoir recours à des recommandations ou au piston. Dans ces écoles, l'inscription se fait sur la base du dossier scolaire (applaudissements).

Et parmi les constructeurs qui sont ici, il en est sans doute qui ont connu le pays tel qu'il était par le passé, et qui savent que si l'on distribuait alors quelques bourses, qui se chiffraient par dizaines et par centaines — pas par centaines de milliers comme aujourd'hui – il fallait pour les obtenir avoir recours aux influences, aux recommandations, ou encore entrer dans la combine électorale qui consistait à céder sa carte d’électeur, à vendre son vote, sa conscience, n'importe quoi.

Nous venons de tenir les élections de nomination des candidats au Pouvoir populaire. Et bientôt, en octobre, nous procéderons à l'élection des délégués. Mais nous n’avons vu personne céder sa carte d’électeur à qui que ce soit, personne lancer une campagne digne des politicards d’hier, personne offrir un poste de travail, une bourse dans une école en échange de vingt-cinq votes. Tout est réellement différent, différent et encourageant.

Nous sommes heureux de savoir que des écoles semblables sont construites dans tout le pays. On en construit dans les provinces de Pinar del Río, de Matanzas, de Las Villas et d'Holguín et on en construira encore quelques autres jusqu’à ce qu'elles puissent accueillir 25 500 élèves au total.

Certes, on avait tout d'abord envisagé de construire une école de ce type par province, mais les provinces se sont multipliées. Et nous espérons bien qu’un jour chacune de ces nouvelles provinces aura la sienne. Celle-ci est plus petite que celles de La Havane, de Santa Clara et d’Holguín, étant donné que ces dernières ont été conçues justement en fonction de l'importance des provinces où elles sont situées ; on avait prévu sept écoles en tout. Nous escomptons néanmoins pouvoir en doter également les nouvelles provinces à l'avenir et faire en sorte que chacune d’elle ait son école d'orientation professionnelle, son école d’initiation aux sports scolaires (EID) et son école militaire Camilo Cienfuegos. Car, c'est bien naturel, cela constitue une véritable source d’enthousiasme et de satisfaction, voire même de fierté, pour chaque province.

Par ailleurs, nous sommes convaincus que chacune des futures provinces aurait avantage à pouvoir compter sur la contribution d'une institution de ce genre quant à l'émulation, maintenant que les organes du Pouvoir populaire qui vont être constitués s'en verront confier l’administration. Il est probable en outre que grâce à l’expérience acquise, les futures écoles seront aussi bonnes que celle-ci (applaudissements).

Je vous disais donc que votre conduite et vos efforts vous avaient valu le droit d'étudier dans ces écoles. Bien que vous ayez acquis ce droit, vous ne devez pas oublier les sacrifices et les efforts qu'il a fallu consentir pour que vous puissiez l'exercer. Pour être à la hauteur de la beauté de cette école et des efforts fournis par les travailleurs qui l'ont construite, vous devez vous proposer de faire en sorte que celle-ci soit le plus efficace possible et qu'elle occupe toujours une des premières places dans l'émulation (applaudissements) de façon à ce qu'on puisse affirmer que la province de Camagüey est dotée non seulement d'une belle école, d’une magnifique école, mais aussi de magnifiques professeurs, de magnifiques étudiants (applaudissements). Cette école doit être non seulement un modèle d'architecture mais aussi un exemple sur le plan de l’enseignement.

Nous vous observons et nous avons plaisir à voir votre comportement, votre discipline, votre sérieux et votre enthousiasme (applaudissements). Tout nous conforte dans l’idée que nous avons raison de penser que cette école que nous inaugurons aujourd'hui, en même temps que l'année scolaire, sera une grande école (applaudissements)

Comme vous le savez, cette école portera le nom glorieux de Máximo Gómez (applaudissements). Máximo Gómez était le général en chef de notre Armée libératrice. Après avoir réfléchi sur le nom que nous allions donner aux différentes écoles d’orientation professionnelle, nous en avons conclu que les unes devaient porter le nom de grandes figures internationales, de figures révolutionnaires, et les autres, celui de grands combattants pour la cause de la Révolution cubaine. Celle d’Holguín portera le nom de José Marti (applaudissements) ; celle de Santa Clara, celui de Che Guevara (applaudissements) ; celle de Santiago de Cuba, celui d’Antonio Maceo (applaudissements). Et ainsi de suite,

Maximo Gómez, qui a participé aux deux guerres d’indépendance pendant plusieurs années, est étroitement lié à l'histoire révolutionnaire de Camagüey. Lorsque cette province, au moment de la guerre de Dix Ans, a eu à souffrir la terrible perte d’Ignacio Agramonte, Gómez y a été envoyé pour assumer le commandement des forces patriotiques, et les terres de la province ont été le théâtre de nombreuses actions de lui. C'est en juste hommage à son esprit révolutionnaire et à sa lutte en faveur de notre patrie, bien qu’il ne soit pas né sur cette terre, qu'il a été décidé de donner son nom à cette école (applaudissements).

Au siècle dernier, nos patriotes avançaient à travers ces plaines. Les alentours de Camagüey ont été le théâtre de nombreux faits d'armes dans le cadre de cette lutte pour l'avenir de la patrie qui a commencé il y a plus de cent ans. Beaucoup de temps s'est écoulé, beaucoup de sang a été versé, beaucoup de sacrifices ont été consentis, mais rien n'a été inutile C’est grâce à eux que Cuba est aujourd’hui ce qu'elle est, que notre peuple est maître de son destin et qu'il a l'occasion de travailler pour l'avenir.

Bien souvent, nous mentionnons les noms des fondateurs de notre patrie et nous essayons de les honorer, mais la meilleure façon d'honorer ceux qui ont lutté pour notre patrie, c'est de construire des ouvrages comme celui-ci (applaudissements), parce qu'ils ont lutté précisément dans ce but. Nous sommes particulièrement heureux de voir que sur les terres qui ont été baignées du sang de tant de patriotes, se dresse aujourd’hui une école comme celle-ci (applaudissements), qui est en quelque sorte un monument à leur mémoire (applaudissements).

Et vous, les élèves de l’école Máximo Gómez, vous aurez le devoir, jour après jour, d’honorer la mémoire de Gómez, d’Ignacio Agramonte, de Martí, de Maceo, de Camilo, du Che et de tous ceux qui ont lutté pour la patrie que nous avons aujourd'hui, en vous consacrant à l'étude et au travail (applaudissements).

La patrie ou la mort, nous vaincrons ! (Ovation.)

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