“Cette Amérique-ci est trop éveillée pour qu’on puisse la berner. Cette Amérique-ci est trop en garde pour qu’on puisse la soumettre à nouveau. Ces peuples-ci ont acquis trop de conscience de leur destinée pour se résigner une fois de plus à la soumission et à la misérable abjection dans lesquelles nous avons vécu pendant plus d’un siècle”.
Citas
“Cuba a été le dernier pays d’Amérique à se libérer du colonialisme espagnol, du joug colonial espagnol, soit dit sans vouloir offenser le représentant du gouvernement espagnol. Et comme elle a été la dernière, elle a dû aussi lutter plus durement”.
"Avancer d’une année la libération de l’Amérique signifierait des millions d’enfants sauvés de la mort, des millions d’intelligences sauvées de l’inculture, des torrents de douleur infinie épargnés aux peuples".
"Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les nations d’Amérique latine s’appauvrissent constamment, leurs exportations valent toujours moins cher, leur importations coûtent toujours plus cher, le revenu par habitant tombe, les impressionnants pourcentages de mortalité infantile ne diminuent pas, le nombre d’analphabètes augmente, les peuples n’ont pas de travail, pas de terres, pas de logements décents, pas d’écoles, pas d’hôpitaux, pas de voies de communications ni de moyens de subsistance. En revanche, les investissements étasuniens dépassent dix milliards de dollars. De plus, l’Amérique latine fournit des matières premières bon marché et achète des produits finis coûteux. A l’instar des premiers conquistadores espagnols troquant avec les Indiens de la verroterie et de la pacotille contre de l’or et de l’argent, ainsi les États-Unis font-ils du commerce avec l’Amérique latine. Conserver ce flot de richesses, s’emparer de plus en plus des ressources de l’Amérique latine et exploiter ses peuples souffrants, voilà ce qui se dissimulait derrière les pactes militaires, les missions militaires et les conciliabules diplomatiques de Washington".
"Cette masse anonyme, cette Amérique de couleur, sombre, taciturne, chantant à travers tout le continent avec la même tristesse et le même désenchantement, cette masse commence maintenant à entrer définitivement dans sa propre histoire, commence à l’écrire avec son sang, commence à souffrir et à mourir pour elle.
Car, maintenant, dans les champs et les montagnes d’Amérique, aux flancs de ses sierras, à travers ses plaines et ses forêts, dans la solitude ou dans le trafic de ses villes ou sur les côtes de ses grands océans et de ses grands fleuves, ce monde plein de raisons commence à tressaillir, les poings lui démangeant de mourir pour ce qui lui appartient, de conquérir ses droits bafoués depuis bientôt cinq cents ans par les uns et par les autres. Désormais, l’histoire devra faire cas des pauvres d’Amérique latine, des exploités et de vilipendés d’Amérique, qui ont décidé de commencer à écrire eux-mêmes, pour toujours, leur propre histoire. On les voit maintenant sur les chemins, à pied, jour après jour, en d’interminables marches qui s’étendent sur des centaines de kilomètres, s’en aller réclamer leurs droits à l’ « Olympe » des gouvernants".
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